En 2003, plus de 300 tracts CFDT ont été rédigés pour informer les salariés au quotidien… une capacité de travail qu’il faut souligner, tout comme celle des militants chargés d’assurer la diffusion.
Dans les centres, les salariés s’interrogent sur leur avenir personnel, écœurés qu’ils sont de voir leur outil de travail disparaitre. Mais l’action collective en direction de l’actionnaire unique qu’est l’Etat permet de maintenir une forte mobilisation en direction du politique. Ce plan est difficile, crée des tensions entre les centres perçus parfois « comme si Pierre déshabillait Paul », crée aussi des inégalités de traitement social du fait des fermetures. Bref, la CFDT s’est attachée à limiter la casse et veiller à ce que plusieurs possibilités de choix soient laissées aux salariés touchés par des mesures de reclassements. Et puis, cette menace de séparer les activités pour les filialiser et plus tard, s’en séparer est présente dans tous les esprits. Là encore, la CFDT a joué un rôle majeur auprès des interlocuteurs externes pour stopper les envies du PDG de morceler le groupe.
2004 :
- 12 février : La Direction propose une nouvelle mouture du PSE et demande aux OS de se positionner. La CFDT attend un avis des experts et de son cabinet d’avocats. Elle engage une large information et consultation des salariés (en priorité de ses adhérents).
- 27 février : Au CCE, les OS CFDT CGC et CFTC rejettent le plan de restructuration et signent le protocole d’accord social du PSE. Le PDG relève la cible d’effectifs de 150 (objectif : 2902 salariés). 500 suppressions de poste en moins, 650 mesures de préretraite en plus et 650 solutions identifiées. Reste 1230 reclassements à effectuer.
- 2 avril : Au CCE, la CFDT dénonce un contrat d’entreprise insuffisant ! Motion des élus au Président de la République (Tableau du Contrat d’entreprise dans le tract)
- 6 mai : Au CCE, la CFDT rejette la nouvelle organisation du PDG qui prévoit la séparation des activités armes et munitions, précurseur de la filialisation à venir de ces activités.
- 28 juin : La CFDT rencontre Madame Alliot-Marie
- 28 juin : Au CCE, le PDG reporte près de 500 départs de la phase 1 en phase 2, mais rejette toute idée de souscrire à l’idée CFDT de ne pas notifier de suppression de postes en 2004.
- 29 septembre : Au CCE, le PDG maintient 10 notifications de suppressions de postes. « Le ridicule ne tue pas ; heureusement pour vous !», lui rétorque la CFDT. Cela montre bien là à qui on a à faire…
- Octobre / Novembre : Un nouveau DCRH arrive (Thierry Smagghe) en remplacement de Pierre Marcajous.
Cette année 2004 met au grand jour une faiblesse du niveau des commandes et donc, un contrat d’entreprise insuffisant. Les élus CFDT défendent l’idée d’un plan de maintenance et de modernisation des matériels terrestres. De leur côté, les élus CA CFDT s’inquiètent du « Big Bang » qui se prépare au sein de l’industrie d’armement terrestre. La CFDT initie alors une rencontre avec la CFDT de Sagem, Thalès et Renault Truck, pour mettre au cœur du débat politique, l’avenir des salariés de l’armement terrestre.
2005 :
- Janvier : La CFDT propose un décalage de production des derniers chars Leclerc face aux difficultés d’approvisionnement des composants et la forte augmentation de la sous-traitante, afin de maintenir un relatif plan de charge au second semestre 2006.
- 28 février : La CFDT est reçue à Matignon et obtient une réunion au Ministère de la Défense sur les reclassements.
- 30 mars : Au CCE, face au faible plan de charge qui se profile, les élus CCE activent le droit d’alerte et mandatent les cabinets Syndex et Sécafi avec l’objectif d’anticiper les débats du point d’étape.
- 4 avril : Suite à l’entrevue CFDT du 28 février 2005 à Matignon, le Ministère de la Défense accepte d’ouvrir 50 postes d’ouvriers d’Etat réservés aux salariés qui relèvent des conventions collectives (M. Guillou).
- 23 mai : Le cabinet Emergence remet deux rapports sur l’état de santé des salariés. La CFDT obtient le renforcement de la médecine du travail, des assistantes sociales et la mise en place d’un soutien psychologique dans les centres les plus en difficultés.
- Juin : Les experts proposent des aménagements industriels et sociaux.
- 28 juin : Au point d’étape, le PDG confirme les fermetures de sites.
- 7 juillet : Au CCE, la direction poursuit son passage en force sur l’industriel et ne veut rien entendre sur le social. La CFDT refuse le simulacre de négociation de la direction et ne participe pas à la négociation du 8 juillet. Les élus mandatent le secrétaire du CCE pour informer les membres du CA des conclusions des deux expertises.
- 22 juillet : Le CA est reporté le 30 août pour cause de non parution du décret nommant les personnels qualifiés de ce Conseil.
- Août : La CFDT prend l’initiative d’une intersyndicale.
- Septembre : Création de l’ESCAT Roanne.
- 13 septembre : Journée nationale d’action intersyndicale. Les OS sont reçues au Ministère de la Défense et demandent le report de la date du volontariat prévue le 15 septembre pour les 300 salariés encore menacés.
- 14 septembre : Les représentants de la DGA (Jost et Dock) au CA de Giat s’engagent sur le respect du contrat d’entreprise : La commande d’AMX 10P est notifiée en parallèle d’une commande pluriannuelle de gros calibre et d’un soutien aux études amont.
- 21 décembre : Réunion du CCE avec les anciens élus : Situation budgétaire de l’entreprise et nouvelle organisation.
Le rapport Siffredi et Viollet commandé par Madame Alliot Marie dénonce la mauvaise gestion de l’entreprise et l’abus d’externalisation et de sous-traitance. Les élus CFDT s’en emparent pour dénoncer la filialisation qui se prépare.
2006 :
Février : La CFDT obtient l’ouverture de 50 postes Défense supplémentaires pour les salariés aux conventions collectives des filiales. Elle expose les conséquences de la filialisation et exige des justificatifs économiques de la nouvelle organisation de M. Vigneron.
Mars : Le CCE est mis en place. Les élus du CCE lancent les travaux d’expertise de la filialisation. Le lendemain, la CFDT écrit au Ministre et exige des garanties sur les plans de charge à venir et insiste sur les engagements en matière de reclassements. Parallèlement, la CFDT lance un avertissement au PDG et lui demande de maintenir un cadre collectif de dialogue social.
Avril : Les élus CFDT demandent la reconnaissance d’une UES. La direction en accepte le principe, mais refuse le maintien des accords collectifs.
Juin : Le secrétaire du CCE refuse d’inscrire la filialisation à l’ordre du jour d’un CCE et exige la poursuite des négociations de l’UES. La CFDT se mobilise et refuse la filialisation auprès du Ministère de la Défense.
Les administrateurs CFDT font le point sur l’industrie d’armement en Europe et la filialisation.
Juillet : La CFDT signe l’accord d’UES et les élus du CCE rejettent unanimement le projet de filialisation du PDG.
La filialisation se présente comme une véritable aubaine pour le PDG pour dénoncer les accords d’entreprise. Après d’âpres discussions et des menaces de porter ce dossier en justice, la CFDT finira par obtenir la reconnaissance d’une Unité Economique et Sociale. Elle s’est également saisie de cette négociation pour mettre en avant le besoin d’améliorations sociales pour répondre à l’attente de reconnaissance envers celles et ceux qui ont œuvré pour sortir la production durant quatre années agitées.
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