2000 : La CFDT rend public son dossier « La CFDT pose la question de l’avenir de Giat Industries et rappelle ses propositions ». Ce dossier sera remis au Ministre de la Défense et aux élus des sites de Giat Industries.

2000 :

  • 25 janvier : Au CCE, la CFDT réitère sa demande d’ouverture d’une négociation RTT Aubry.
  • Février  : La CFDT est reçue, avec la FEAE, à Matignon et au Ministère de la Défense.
  • Février : La CFDT provoque un clash sur la RTT et propose aux autres OS d’interpeller le Ministre.
  • Mars : Action industrielle de la CFDT auprès du Ministre sur le VBCI.
  • Mai : Fin de la négociation RTT.  La CFDT signe l’accord en juin, après avoir tenu des réunions avec les équipes syndicales, dans tous les centres.
  • 17 juillet : Au CCE, la CFDT refuse de « gérer la misère » et engage l’action dans tous les centres. Parallèlement, la CFDT engage une large interpellation : Ministre de la Défense, Ministre de l’économie, Premier ministre, Préfets et élus locaux concernés.
  • Septembre : Notification de la commande de cinq canons  Caesar.
  • 10 octobre : Les conseillers du Premier Ministre reçoivent la CFDT.
  • 18 octobre : Au CCE, les élus CFDT présentent  leur dossier « alternative au PSES ».
  • 31 octobre : La CFDT est reçue par les conseillers du Ministre de l’économie.
  • Novembre : Giat Industries, associé à RVI, obtient le programme VBCI avec 3 ans de retard. Syndex remet ses conclusions qui confirment l’analyse de la CFDT.

Jacques Loppion a fait savoir qu’il souhaite s’en aller. Les PDG s’en vont et l’entreprise reste avec son plan social permanent. Il est nommé à la SNPE. Luc Vigneron, alors DG est appelé à la remplacer. La CFDT fait connaitre son désaccord, à Matignon, auprès des conseillers Défense et avec l’appui de quelques responsables de l’Entreprise, dont le propos se résume à : « un bon DG n’est pas obligatoirement un bon PDG ! ». A Matignon, nos interlocuteurs sont attentifs et certains partagent. Mais ils sont figés par la peur d’un Vigneron qui a menacé de démissionner s’il n’était pas nommé. Les départs du PDG et du DG, simultanément, effraient. Et nous sommes dans ce moment si particulier de l’ère Jospin, où après une période volontariste, plus rien ne bouge, de peur de faire une erreur… On connait la suite !

2001 :

  • 30/01, 07/02 et 27/02 : Au CCE, la direction veut imposer le chômage partiel sur l’argument du blocage EAU. La CFDT s’y oppose fermement et rappelle ses exigences industrielles et sociales.
  • Mars : La CFDT est reçue à Matignon par les conseillers du Premier Ministre
  • Avril/mai : La CFDT rend public son dossier « La CFDT pose la question de l’avenir de Giat Industries et rappelle ses propositions ». Ce dossier sera remis au Ministre de la Défense et aux élus des sites de Giat Industries.
  • 28 juin : Au CCE, la CFDT engage un droit d’alerte.
  • Août : Le Ministre annonce l’abandon de la commande de chars Leclerc. Immédiatement, la CFDT réagit, dénonce l’incohérence, et amène le Ministre à changer de position : 52 chars Leclerc seront finalement commandés.
  • 23 Octobre : Jacques Loppion s’en va et laisse place à Luc Vigneron
  • 12 décembre : La CFDT signe le dispositif de départ à 55 ans des salariés relevant des conventions collectives.
  • Gérald Hayotte laisse son poste de DSC et André Golliard lui succède. Gérard Coignac devient son binôme.

Des pages se tournent : Jacques Loppion s’en est allé, remplacé par Luc Vigneron ; Pierre Marcajous, le DRH du groupe, laisse la place à Thierry Smagghe. Gérald Hayotte laisse son poste de délégué central CFDT à André Golliard. Pierre Marcajous et Gérald Hayotte étaient les derniers « historiques » du changement de statut et de la création de Giat Industries : De ceux qui avaient participé à une centaine de réunions de négociations pour finaliser l’accord d’entreprise du groupe et mettre en place les instances représentatives.

Avec Vigneron, une nouvelle époque commence, où le dialogue social n’est plus de la même qualité ; ou le mépris s’installe, mettant en difficulté ce syndicalisme que la CFDT privilégie. C’est dans ce contexte que le plan social « nouveau » est annoncé, plus compliqué encore que les précédents. Le PDG incapable de dialoguer et « premier de la classe qui sait tout mieux que tout le monde » a aussi pris des distances avec la tutelle qui, du coup, se satisfait de pouvoir regarder les choses de plus loin. Il faudra toute la détermination de la CFDT et de la délégation interministérielle aux restructurations de Défense pour remettre les acteurs autours de la table, réimpliquer le ministère, recadrer le pdg  et trouver des solutions sociales… Mais disons-le sans détour, « Ce fut une galère ! ».

2002 :

Ministre de la Défense : Michèle Alliot-Marie (6 mai 2002 - 15 mai 2007)

  • Janvier : Face à l’immobilisme de la Direction, la CFDT demande la tenue d’un CCE.
  • Février : Face au mutisme d’élus qui savent, la CFDT publie un document intitulé « Voilà ce qui se trame ! »
  • 11 février : Une délégation CFDT est reçue à Berçy (volet industriel, recapitalisation).
  • 13 mars : Au CCE, le secrétaire CFDT propose qu’une délégation du CCE sollicite une rencontre avec la Ministre.
  • Mai : La CFDT interpelle le Président de la République et la Ministre de la Défense
  • 9 juillet : La Fédération est reçue par la Ministre de la Défense et plaide pour une stratégie de Défense claire ainsi qu’un soutien industriel sans faille.
  • 16 juillet : Au CCE, les élus du CCE interpelle le Conseil d’administration et engagent un nouveau droit d’alerte.
  • Octobre : Mobilisation générale de la CFDT.
  • 20 novembre : Une délégation intersyndicale est reçue par les conseillers de Madame Alliot-Marie
  • 26 novembre : Débat sur la loi de programmation militaire 2003 – 2008, la CFDT demande à ne pas être « les grands oubliés ».
  • 3 décembre : Parution du rapport Fromion-Diébold : La CFDT saisit le Président de la République et la Ministre de la Défense, préfets et parlementaires.

Le rapport Fromion-Dieblod dit les choses assez clairement, du moins pour ce qui est de la situation de l’entreprise. Le diagnostic est malheureusement clair, et il faut être sourd et aveugle pour ne pas entendre et voir ! La CFDT a été longuement auditionnée.

Elle a concentré son propos sur la nécessité d’isoler le contrat Leclerc qui, quoique l’on fasse, plombe l’Entreprise et interdit toute sortie par le haut. Elle dit aussi l’enjeu de conserver des activités et des capacités phares. « Ne pas faire cela serait, dans la droite ligne de la disparation de pans entiers de notre industrie, la perte annoncée de capacités au service de la sécurité de notre pays ». Certes, les restructurations sont encore devant nous, mais il est urgent de penser et de s’engager sur le volet industriel. Sidérurgie ou mines ? Eternelle question… à laquelle les parlementaires semblent répondre par la nécessité de conserver des capacités industrielles et l’indépendance qui va avec… La CFDT aura beaucoup agi « en externe » durant cette période ; auprès des parlementaires, de la délégation aux restructurations ; plus en tout cas qu’avec ce PDG « je sais tout et je ne me trompe jamais ! ».

La période 2003 – 2006 sera celle du plan nommé « plan de la dernière chance » par la Ministre de la Défense. Un plan drastique, réduisant l’effectif à portion congrue, fermant trois centres et générant de nombreux transferts d’activités. Chacun craint alors qu’il engendre un démantèlement, une vente par appartement et une fermeture pure et simple du groupe ramené à seulement 2500 personnes ??? Quid alors de la fin de fabrication des derniers chars Leclerc ; Quid aussi de la fabrication des munitions et de la maintenance des différents matériels de l’Etat français ; Quid enfin du développement de nouveaux matériels incluants des technologies avancées ?

Bien informés de ce qui se préparait, les élus CFDT se sont mobilisés avec la ferme intention de faire bouger les lignes. Un plan de bataille est alors élaboré en Inter CFDT : Activation d’un droit d’alerte, mise en place d’un accord de méthode, élaboration de propositions alternatives, plan de soutien industriel au travers d’un contrat d’entreprise, plan de soutien social avec l’implication de la délégation aux restructurions de Défense et mise en place d’un suivi des reclassements… Mais aussi, l’organisation de manifestations nationales, à Paris et Tulle en 2003, mobilisation des élus et des populations des différents centres du groupe et forte intégration des experts et des avocats pour une aide juridique précieuse. En face, le PDG, persuadé que le plan qu’il a « vendu » est le meilleur, impose un management vertical et s’assure que tout est verrouillé. Bien décidé à ne rien changer, il devra néanmoins lâcher du lest, en particulier sur le volet social, suite au jugement rendu qui donne raison au secrétaire du CCE et aux syndicats.  2003 fut une nouvelle « année de galère » pour les salariés, mais cette volonté de trouver des solutions, dialoguer avec ténacité à tous les niveaux politiques avec le souci de préserver un outil industriel de Défense terrestre, aboutira après l’avis des experts, à la signature, par trois organisations syndicales, d’un volet social intégrant une nette amélioration des mesures sociales.

Ajouter un commentaire

Anti-spam